« J’ai failli m’appeler Frida
Mon père aimait Brel et imaginait Frida la blonde qui est belle comme un soleil.
Je suis sortie brune.
Ce ne serait pas mon prénom.
Il réapparut lorsque j’ai découvert Frida Kahlo. Ce n’est pas sa peinture mais bien son trajet de vie qui a résonné en moi.
Après un accident de tramway qui lui a broyé le bassin et une partie de la colonne vertébrale, elle a mené à travers l’onde de choc de cet événement, une longue lutte, symbole de sa vie.
Et je m’interroge.
Sur la féminité, toujours. Et comment elle s’épanouit ou s’éteint tour à tour, ici dans la vie de Frida, à travers un amour sans borne pour un homme – ogre.
Sur l’empêchement.
Ce qui nous freine, nous oblige à nous arrêter. À contourner les obstacles, y puiser une nouvelle énergie.
Vivre avec et vivre sans.
Dans le cadre ou hors les clous.
Sur le double. La nécessité à la fois de faire UN et de se re-présenter sans cesse. A soi. Aux autres.
C’est à travers des questions bien communes à nous tous, et par le filtre de ce peintre à laquelle je suis si sensible, que nous porterons haut et fort par la danse et par le mot l’espoir non raisonné d’une vie éclatante et pleine.
La vie qu’on se rêve quand on est tout petit. »
Muriel Barra